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Nord de l’Italie et visite de Venise

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Quelques nouvelles… Je suis en Italie, où j’ai rejoins pour quelques jours une amie qui m’héberge et que j’aide, comme je peux, à la rénovation de la maison qu’elle a achetée dans les collines près de Bassano del Grappa. L’une ou l’autre balade à vélo étant aussi au programme, ainsi que penser beaucoup (trop) à la suite. La région est superbe et la vue de la terrasse sublime. Au loin sur le sommet d’une butte, une église me fait de l’œil depuis mon arrivée, elle n’est pas là haut par hasard, elle n’est pas le centre d’un village entouré de cultures et traversé par un ruisseau. Je suis convaincu que sa position a une autre justification historico-spirituelle. Vue de loin le lieu dégage une certaine énergie qui me donne l’envie d’aller voir. Il n’y a pas de hasard, je me renseigne pour préparer un itinéraire, l’église se nomme San Luca, « Saint Lumière », je ne serais pas étonné, que le l’endroit ait été déjà un lieu sacré bien avant de devenir un lieu de culte catholique, les religions fonctionnent souvent sur la mode du coucou en s’installant dans le nid d’autres cultes. En tout cas, San Luca m’attire et j’y vais. De près c’est nettement moins joli que de loin, l’église n’a rien d’original, mais la balade est vraiment sympathique et sortir le vélo me fait vraiment du bien. 

Je profite d’être là, pour aller prendre le train et visiter quelques jours Venise, une ville que je n’avais jusque là fait qu’apercevoir vaguement lors d’un voyage scolaire à 11 ans. Autant dire que je n’en avait rien vu. Le Covid a parfois du bon, Venise est presque vide de touristes, et je m’en délecte pleinement. Pas de file d’attente pour les visites, pas de vaporetti surchargés, des tarifs abordables pour les logements. J’avais le souvenir de la place San Marco avec une odeur de transpiration, on en est loin, ça sent la lagune et dans de nombreux quartiers, le bruit dominant est celui des oiseaux. Je prends beaucoup de plaisir à me perdre dans les ruelles des quartiers plus populaires à m’arrêter dans quelques bars locaux pour un Spritz ou l’autre. Suivant les conseils d’un ami, j’entre aussi dans de petites épiceries « qui ne ressemblent à rien », mais où il est possible de goûter les préparations traditionnelles aux goûts sympathiques. Dans les Osterie, j’ai un petit faible pour les mets locaux dont je me réglage. En particulier, les « sarde a la soar », des sardines cuites aux oignons blancs et longuement marinées dans du vinaigre, un plat de conservation traditionnel que les marins emportaient sur les bateaux et qui contribuait à lutter contre le scorbut lors des longs voyages. Je goûte aussi avec plaisir à plusieurs version de « fegato a la venetiziana » une préparation de dés de foie de porc ou de veau (suivant le standing de l’endroit ou la volonté d’arnaquer le touriste) aux oignons. Constatant ainsi, que ma recette empirique de foies de volaille n’en est qu’une variante, il n’y a jamais assez d’oignons. Je ne néglige pas non plus les jeunes artichauts, cultivés dans la lagune et marinés à l’huile. Miam ! 

Tout ça évidement sans négliger de voir malgré tout quelques incontournable. Le palais des Doges principalement, me séduit assez peu. Je ne suis pas fan de l’art baroque surchargé, ni du « bling bling » dont les riches semblent de tous les temps friands. Les grandes salles du palais sont plutôt chez moi, génératrices d’une fatigue visuelle voire d’une nausée occulaire. Tout ça est trop, beaucoup trop! A vrai dire, la partie de la visite que je préfère se passe de l’autre côté du Pont des Soupirs, dans les anciennes prisons. Bien sûr, ce n’est pas un endroit dans lequel on est bien, on y ressent clairement les tonnes de souffrances qui ont ici été vécues par beaucoup de monde. Mais pour le visiteur que je suis, aux yeux fatigués par trop de baroque, les prisons sont un lieu de repos. Le décor est sobre, pas de fioritures, le bâtiment est plutôt joli et les lignes pures y sont agréables. J’y passe un certain temps, sereinement à méditer calmement. Comme souvent je m’interroge sur les écarts entre l’exhibition des plus riches et le coût que cette exubérance a sur les plus démunis.

Finalement,. Les choses n’ont pas tellement changé. Dans les rues et les escaliers des ponts, on croise beaucoup de petites gens, porteurs des bagages de touristes nantis qui se rendent à leur hôtel en taxi ou en gondole. Le service de nettoyage de la ville est aussi impressionnant, se sont principalement des femmes de petite condition qui circulent dans la ville, tirant ou poussant de très lourdes charrettes dans les ruelles et les escaliers. Je n’ose même pas imaginer le salaire qu’elles reçoivent pour ce travail ingrat mais indispensable qui laisse derrière elles une ville propre et agréable. Pendant que les hommes de leur service pilotent les bateaux poubelles et leurs grues dans un travail qui semble nettement moins pénible en tout cas physiquement, je n’ai pas dit plaisant !

Je profite aussi largement de mon forfait illimité sur les vaporetto pour aller visiter les îles des alentours. Murano, me déçoit, ce n’est pas moche, mais chaque maison est une boutique de verre et elles se ressemblent toutes. Quelques jolies choses cependant, cachées sous un fatras de brols à touristes dont la fonction principale sera certainement de prendre la poussière une fois rentré à la maison. Le verre est évidement fort bien mis en valeur par de savant éclairages piégeux, qui laisse imaginer à l’acheteur quelques chose de magique qui une fois posé sur la cheminée du salon ne sera plus qu’un petit machin terne. Burano par contre, une petit île de pêcheur et de maraîchers est pleine de charmes et j’y flâne longuement. Les rues colorées presque vides sont un vrai plaisir. Entre les boutiques de « souvenirs », une boucherie me fait un de l’oeil. Sur la vitrine, un panneau grossièrement écrit à la main en dialecte local, « GAVEMO LA COPPA DE TESTA », il n’en faut pas beaucoup plus pour que j’y entre, j’ai trouvé mon pique nique. Cela fleur bon l’artisanat et la recette personnelle du charcutier, je le soupçonne d’avoir ajouté dans sa préparation quelques morceaux de « culs » de jambons émincés qui apportent un parfum fort intéressant au produit. Je retiens l’idée.

En ville, j’entre aussi, « clandestinement » dans les salles de cours de l’académie des beaux arts. L’ambiance détendue et créative y est fort agréable. Partout, ça dessine, ça grave, ça sculpte, ça modèle, un réservoir de talent et de travail mêlé d’insouciance incite à lâcher prise et à quelques déclenchement de mon appareil photo. 

Venise c’est aussi une des portes européenne historique vers l’Orient et la route de la soie. L’architecture métissée qui en découle est jolie, variée, parfois surprenante avec des parfums qui évoquent Byzance, Samarcande et plus loin encore… Comme une invitation au voyage sur la via de la seta. Je fais relativement peu de photos classiques de la ville, Internet en regorge. J’essaie plutôt de saisir des ambiances, malgré une lumière violente « en douche » qu’il est difficile de maitriser. 

De retour près de Bassano del Grappa, je me prépare doucement à prendre la route vers l’ex-Yougoslavie. 

A suivre… 

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A bientôt 

Cyclopathe Brownien 

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