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Départ lent le matin du dix-huitième jour, je ne parviens pas à me réveiller sur le vélo, après 10 km à me traîner comme un escargot, je décide de m'arrêter pour boire deux grands cafés. Je redémarre ça va mieux et j'approche du pied de Pasul Bratocea. Alors que je dépasse une charrette tirée par un cheval, un des occupants me tend un verre plein. Le verre est sale, il a la couleur d'un vague cola, le contenu aussi, il sort d'une bouteille à cola. J'accepte le verre, j'y trempe mes lèvres, de la Tsuika! Je tente d'expliquer que « nu tsuika cu bicicleta » (pas de tsuika à vélo) mais ça ne marche pas. Le cocher semble tenter lui de me dire que la tsuika ne pourra pas me faire de tort. J'hésite un peu, pas longtemps, soyons fou! Ad fundum, cul sec! Me voilà tout à fait reveillé, je continue à grimper le col, sans plus oser mettre le pied à terre, il faut brûler l'alcool au plus vite et j'ai peur que si je m'arrête je ne puisse plus redémarrer. J'atteins finalement le sommet, content et désaoulé. De là commence une très longue descente vers les plaines et Bucarest, finies les Carpates, mon altimètre n'indique plus que 1200, 1000, 800, 600... ce soir se sera 151m d'altitude. Je passe la nuit à Ploiesti dans un gros hôtel, la ville est moche, probablement détruite puis reconstruite à la mode du génie des Carpates. Soirée promenade et dodo.

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