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Le onzième jour, j'attends le soleil avant de me mettre en route un peu après 11 h. Mon objectif, rejoindre Sibiu pour enfin visiter une ville et obtenir une connection Intenet pour pouvoir donner des nouvelles un peu plus complètes à familles et amis en Belgique. Après quelques km, je traverse Copsa Mica, un des 50 sites les plus pollués de la planète, tout est noir de suie à cause de la fabrique de pneus sur de nombreux km. Les maisons sont noires, les arbres sont noirs, tout est noir sauf peut être les prairies et les champs de maïs vaguement verts. L'usine, partiellement fermée, pollue moins, mais la nature et la qualité de vivre des hommes mettra du temps à revenir. A Slimnic, je mange une mamalinguta, sorte de polenta arrosée de crème fraîche. Le moins que l'on puisse dire c'est que ça tient au corps et que ça réchauffe un cycliste. Je prends aussi le temps de visiter les ruines de l'ancienne église fortifiée. Impressionnantes. Alors que j'ai repris ma route et que je fais quelques photos du village vu de loin, Attienke me rejoint. Nous roulons un peu ensemble à bon rythme pour tenter d'arriver à Sibiu avant l'orage. Dans la dernière descente, mon foulard mal attaché sur mes sacoches se prend dans mon frein arrière. Obligé de m'arrêter pour le dégager, Attienke n'attend pas, elle à peut être une chance de gagner la course contre la pluie, moi je viens de la perdre. J'arrive donc seul à Sibiu sous des trombes d'eau. Jusqu'à 20 cm d'eau dans les rues, impossible de voir les trous, les roues de mon vélo tracent dans l'eau des sillages tels de véritables hors bord. J'en prend plein les chaussures. Mon guide renseigne une petite pension pas cher près du centre. Mais fatigué, sous la pluie, je n'ai pas envie de chercher, je demande mon chemin à des passants. Ils me disent qu'il vont vers le petit hotel mais que c'est un peu minable, je leur réponds que je m'en doute mais que je n'ai pas beaucoup d'argent. Ils m'emmènent par des petites rues, subitement, un petit coup de stress, ne suis je pas en train de faire une bétise, mes deux sympatiques guides me semblent tout d'un coup un peu trop polis pour être honnêtes, ils sont trop bien habillés, trop parfumés... et les rues se désertifient. J'inventerais n'importe quel prétexte pour leur fausser compagnie. Au sommet d'un escalier, par lequel ils veulent me faire descendre, je leur explique que c'est impossible avec le vélo et de leur demande de m'expliquer le chemin. Je fais un petit crochet par la route et arrive sans encombre à l'hôtel ou je croise mes deux guide qui me font signe « au revoir »... J'ai stressé pour rien.



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