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Le dixième jour, je quitte la maison après une des meilleures omelettes du voyage, j'attaque Pasul Bucin. La route est neuve, et je grimpe sans forcer sous un soleil tamisé par la forêt. Descente rapide sur un vrai billard, pas le moindre coup de frein sur de nombreux kilomètres... Ah! Le bonheur d'une route neuve. A Praid, il s'agit subitement de revenir prudent, fini la route neuve, vivent les nids de ptérodactyles. J'ai bien envie de m'arrêter pour visiter les mines de sel, mais il y a, à Praid, un monde fou, fou, fou! Je passe mon chemin. A Sovata, j'achète deux bouteilles de soda mais j'oublie de manger et je reprends la route vers Balauseri. Le revêtement n'est pas le pire de ceux que j'ai vus, et la route est majoritairement descendante, je roule vite. A Balauseri, je décide de couper par une petite route blanche sur ma carte en direction du village de Zagar, je me trompe de route, ce qui m'oblige à quelques km sur une piste relativement roulante parfois meilleure que certaines routes dites bitumées. Zagar est un petit village qui fut, jusqu'il y a peu, habité par des populations germaniques, l'architecture y est nettement différente de ce que j'ai vu jusque là. Bonne idée que ce détour. A la sortie du village, il commence à pleuvoir légèrement, je ne prends pas le temps de me couvrir et je commence à grimper le petit col qui me permettra de rejoindre Dumbraveni. Je n'ai plus mangé depuis mon omelette du matin et j'en suis à mon 100ème km environ... Je commence à puiser dans les réserves, la pluie s'intensifie encore, je ne prends toujours pas le temps de me couvrir. Je ne trouve pas de logement à Dumbraveni et je décide de prolonger la route vers Médias. A l'entrée de la ville, un hôtel sous une pompe à essences... bof, je passe ma route en direction du centre. Je demande une pension chez l'habitant aux passants, rien, tout le monde me renseigne l'hôtel que j'ai négligé. Quand enfin je me résigne à y retourner, il pleut à verse, l'orage gronde. J'arrive à la station-hotel trempé jusqu'aux os, alors qu'il est presque 9 heures du soir après une longue étape de 133 km. Vite une douche et manger... La Ciorba de burta est excellente et les foies de vollaille aux oignons aussi. Je rencontre un couple de hollandais qui n'imaginait pas que ce que je fais puisse se faire.

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