Précédent | Début du récit | Suivant


C'est par un petit déjeuner pantagruellique que j'entame ma journée du sixième jour, deux oeufs, du pain, de la charcuterie, du fromage, de la confiture de griottes et un bon litre de lait fraichement trait et bouilli... Un régal! Départ tout à mon aise vers 11 heures du matin vers le troisième BIG du voyage, Passul Prislop. Dès le départ, petit coup d'adrénaline et grands coup de pédales pour fuir la charge de deux grand chiens errants, ouf! Pendant les 20 premiers km je roule sur une route importante qui ondule en de courtes côtes et descentes aux pourcentages déjà sérieux. J'ai quelques difficultés à trouver un rythme et je gaspille un peu de l'énergie qui risque de me manquer vers la fin de l'étape, le sommet du col n'étant prévu que vers le 70ème km. Ensuite, la route devient plus plate, elle longe une rivière et s'élève imperceptiblement pendant de longs km, puis ça devient plus sérieux. Dans un village, je m'arrête par hasard devant l'atelier d'un maréchal ferrant occupé à fabriquer des fers. Je passe un long moment à observer son travail, il est équipé d'outils d'une autre époque tels que ceux que devait utiliser mon arrière-grand-père. Son épouse vient me proposer à boire et à manger, mais équipé de tout le nécessaire je refuse poliment. Plus loin, je rencontre deux cyclo-campeurs polonais,discussion multi-lingue difficile, mais ils sont fiers de voir les lettres PL parmi les intitiales des pays où j'ai pédalé qui ornent le garde boue de Grimpt'tout. J'espère trouver une possibilité de loger au sommet, pour éviter d'avoir à descendre l'autre versant car j'ai prévu d'y faire demi tour. J'arrive fatigué mais content de trouver le panneau « Cabana Alpina » du refuge. Au environ du col vivent dans des conditions épouvantables de nombreux Roms. Leurs abris ne sont parfois que des grandes baches de plastic tendues entre quelques montants en bois. Ils survivent du pauvre commerce de leur artisanat et de quelques fruits et champignons ramasés dans les bois . Au refuge, je rencontre trois moto-voyageurs allemands avec qui je partage mon repas et de nombreux verres de Vodka et de Cognac roumains. Nous parlons voyages toute la soirée et nous couchons tous les quatre bien éméchés. Je crois qu'ils ont eu autant de problèmes que moi pour faire pénétrer la clé dans le trou de la serrure de leurs chambres.

Précédent | Début du récit | Suivant