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Le cinquième jour, je prends le départ pour le second Big du voyage, Rarau. Je n'oublie pas de faire des provisions car je crains, avec raison de ne pas trouver de magasins sur ma route qui promet d'être difficile. Ma carte renseigne une petite route, et effectivement elle est bitumée sur les premiers km, quoi que jonchée de nids de ptérodactyles, qui font de beaucoup plus gros nids que les poules. Dès la sortie du dernier village, les portions bitumées se font plus rares, et la route n'est parfois que le lit d'un torrent plein de caillasses. Les pourcentages aussi sont redoutables, à plusieurs reprises, la bulle de mon clinomètre se coince au-dessus des 27% de son maximum! Je multiplie les pauses, à deux ou trois reprises je suis même obligé de pousser mon vélo pendant une dizaine de mètres pour passer un virage. Et ce n'est pas moins dur loin de là! Pourtant ce n'est pas la fringale, mais j'avance encore moins vite que la veille. Je me fais dépasser par des piétons qui ne manquent pas de m'encourager et de faire quelques photos du cycliste extra terrestre qui s'acharne. Au col, je les rejoins, ils possèdent une meilleure carte que moi et me renseigne. Il y a deux routes, l'une en cul-de-sac monte encore jusqu'à un refuge, l'autre descend vers mon objectif final de la journée. Je passe encore pour un cinglé quand je m'élance pour un allez-retour au sommet du cul-de-sac. Il m'aura fallu près de 5 heures pour parcourir seulement 12km, probablement mon étape la plus lente depuis que je voyage à vélo. La route est nettement meilleure sur le versant que je descends, encore quelques portions sans bitumes et quelques nids de poules mais rien en comparaison à l'autre côté. Un peu avant Vatra Dornei, à 49ème km de la journée, je trouve une pension où je m'installe pour la nuit.

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