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Le quatrième jour, le soleil sort enfin, et je prends la route. Je dois lutter contre un vent de face qui semble ne pas vouloir faiblir, j'ai l'impression de ne pas avancer sur une route trop large pour moi ou heureusement le trafic est faible. Pendant que je roule, je rumine tout ce qu'on m'a dit du pays, je ne suis pas vraiment à mon aise, un petit peu stressé par la suite du voyage. J'attaque l'ascension de Passul Cuimirna, mon premier col des Carpates, du premier BIG roumain aussi. La route s'élève doucement dans la forêt sans vraiment de vues ni sur l'horizon, ni sur le col. Je rumine toujours. Arrivé au sommet, le paysage s'ouvre, sur toute la vallée. Magie de la montagne à vélo, je sens que quelque chose change dans mon humeur, de bougon, je passe à joyeux... J'entre enfin vraiment dans mon voyage, je suis en Roumanie! Je profite, tout baigne..! Au pied de la descente, à Moldovita, je fais une longue pose devant le monastère, ma tenue de cyclo n'étant pas tout à fait ce que les religieuses attendent d'une tenue décente, je ne visite pas. Mais ce que j'aperçois par la porte ouverte fait penser que comme dirait le célèbre guide français : « Ca vaut le voyage » Je reviendrai un jour. J'entreprends l'ascension d'un second col pas vraiment certain d'en avoir la force. Je n'ai pas mangé assez, je le sais, mais je pars quand même avec juste quelques biscuits secs dans ma sacoche de guidon. A 6 km du sommet, coup de bambou sur la tête, je suis à la ramasse, je n'en peu plus, tout à gauche, je me traîne comme un escargot, sauf pendant une dizaine de mètres alors qu'un sympatique pique-niqueur me pousse. Mon but, atteindre Campulung-Moldovenesc où se trouve Andra et l'inviter au restaurant le soir pour prolonger la discussion entamée dans le train. J'arrive lessivé, je m'arrête à la première pension que je trouve au centre de la petite ville. Super soirée à refaire le monde au restaurant puis autour d'un dernier verre pour moi et d'un dessert pour Andra. Vers minuit, je l'abandonne à un taxi et je vais me coucher.

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