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La huitième jour, je prend la route assez tôt en direction de Bicaz, les premiers km longent une rivière et sont légèrement descendants, je roule assez vite jusqu'au lac de barrage. Quand je m'arrête pour faire quelques courses et boire un coup, bon nombre de villageois viennent tenter de parler avec moi, je commence à pouvoir dire quelques mots en roumain, mais je ne vais pas bien loin dans les discussions, les sourires et les gestes en disent long. Grimpt'tout impressionne beaucoup, ils sont quelques-uns à le détailler complètement, chaque élément de mon équipement a droit à son commentaire. Plus loin, je passe à côté d'un attroupement, un cycliste à été ramasé par une voiture, je ne l'ai pas aperçu, mais au vu des dégats sur la voiture et le vélo, ce pourrait être grave. Pendant quelques km, j'ai les jambes coupées, puis je pense à autre chose.

Sur le pont de Poiana, je rencontre Damien, un cyclo roumain, qui ne parle que très peu d'anglais, nous roulons ensemble et tentons de nous comprendre l'un et l'autre. La route ondule maintenant, les côtes d'un ou deux km s'enchaînent, Damien et moi nous relayons à l'avant. Son avantage est de ne transporter qu'un léger sac à dos qui contient son nécéssaire pour une journée, le mien de disposer de 27 rapports indexés contre 10 « au cadre » pour lui. Je m'amuse à ce petit jeu, mais après la troisième grimpette, je commence à sentir le coup et à ne plus pouvoir suivre le rythme, je décide de faire une pause et de manger un peu devant le paysage. Damien continue sa route. Quelques km plus loin, sans le savoir, je le dépasse alors qu'il s'est arrêté pour boire un verre. Il me rattrape dans la nième côte et nous terminons mon étape ensemble. Je ne cherche plus à tenir son rythme quand ça grimpe, je le laisse partir et il m'attend au sommet. A chaque sommet, il doit d'ailleurs m'attendre un peu plus longtemps, enfin, il m'annonce : c'est le dernier, après celui-ci ça descend. Moi au vu de ma carte, j'ai un petit doute, à mon avis il reste encore au moins une côte. Effectivement, au pied de celle-ci Damien se confond en excuses de m'avoir induit en erreur et me dit : « Cette fois-ci c'est vraiment la dernière ». Enfin arrivés au barrage après une belle descente, il me conseille de loger à la Cabana Baraj. Nous nous saluons après une petite photo et il reprend sa route. La Cabana Baraj, n'est pas très jolie, un peu tape à l'oeil, l'environement principalement constitué par l'immense mur du barrage invite à espérer que celui-ci tienne encore au moins une nuit. A la fin de mon repas, je rencontre des camping-carristes français avec lesquel je passe une bonne soirée à refaire le monde et nos voyages respectifs tout en dégustant quelques Pastis, c'est bon le jaune..!

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