Toutes
les images qui illustrent ce voyage et quelques autres sont en grand
format dans les galeries
Je
dispose de quelques jours de vacances au début du mois de novembre
et je décide d'en profiter pour aller chasser quelques Bigs dans
les Vosges. Ayant ramassé assez d'eau sur le crâne pour
l'année en Irlande, je décide aussi de louer un mini-bungalow,
histoire, au moins, d'avoir la certitude de dormir au chaud et au sec,
mais aussi cela va me permettre de corriger quelques contrôles
en retard dont mes élèves attendent le résultat.
J'établis donc mon camp de base à Saulxures-sur-Moselotte
dans le camping près du lac non sans avoir grimpé deux
Bigs luxembourgeois sur mon passage.
Le premier sommet vosgien que je tente d'atteindre, quoique sur
une route revêtue, est normalement interdit au public pour cause
de zone militaire. Je profite donc du dimanche et d'un contingent réduit
plus tolérant pour me lancer dans l'ascension du Ballon de Servance.
Il fait plutôt frais et très humide, mais il ne pleut pas,
les paysages automnaux sont un ravissement, même si beaucoup de
feuilles sont déjà tombées suite à de très
fortes pluies quelques jours plus tôt. Ca manque juste d'un peu
de soleil, surtout pour les photos. Effectivement à près
d'un km du sommet, une chaîne barre la route, je la contourne
et termine l'ascension sans problèmes. Au sommet, je me contente
de faire demi-tour rapidement, je suis tout près de l'entrée
de la station militaire et n'ai pas trop envie de tenter
le diable. Je fais donc une petite pause au niveau de la chaîne
en compagnie de quelques randonneurs piétons avec qui je discute
GPS. Le soir je rentre vraiment « cuit » au chalet,
content de n'avoir prévu qu'un seul Big pour cette première
journée. Alors que je croyais trouver facilement du ravitaillement
pour mon dîner, je cherche en vain et décide donc de m'offrir
un jambonneau au fromage de Munster dans le petit restaurant du village.
Miam !
Le deuxième jour, je me lève sous une météo
assez peu engageante, pluie fine, brouillard dense, certain de pouvoir
passer la soirée au chaud, je pars quand même à
« l'attaque » du Col de la Schlucht par le chemin
des écoliers. Un peu après la sortie de La Bresse, je
quitte donc la route principale direction Le Hohneck qui surplombe le
col. Au sommet, un panneau annonce
un panorama unique, comme au Ventoux il y a quelques années,
il faudra que je revienne, la visibilité est limitée à
une trentaine de mètres. La descente via le col s'avère
pour une fois bien plus difficile que la montée, quoique très
bien couvert, je gèle sur le vélo. Cela ne m'empêche
pas, par contre, de faire un détour pour passer par le sommet
du Col de Grosse Pierre au-dessus de La Bresse. Le soir, après
une très longue douche, je me couche tôt, espérant
une amélioration météorologique pour le lendemain.
Effectivement, le troisième jour, je me lève sous un soleil
radieux, la journée s'annonce magnifique... Elle sera surtout
la plus difficile du séjour. Au programme, deux Bigs, le Petit
et le Grand Ballon, je commence
par abandonner ma voiture au sommet de ce dernier. Il y a bien quelques
nuages mais globalement, la météo est au top. Je me lance
plein d'entrain dans la descente vers Linthal d'où il est possible
de rejoindre le Petit Ballon par une route non entièrement revêtue.
C'est précisément au début de la partie non bitumée
que la galère commence, j'ai de plus en plus mal au genou. Heureusement,
je localise assez rapidement la cause de ma douleur, comme il fait plus
que frais, j'ai « doublé » mon cuissard
court de jambières amovibles. Celles-ci ne datent pas d'hier
et l'élastique censé les retenir ne fait plus son office
si bien qu'elles tombent, l'excès de tissus s'accumulant dans
le creux des genoux et provoquant une compression des tendons à
la flexion. Le diagnostic est relativement vite posé, je risque
une tendinite. Ne disposant pas de porte-jartelles pour maintenir mes
jambières, je continue donc la balade sans elles et la douleur
quoique persistante ne s'accentue pas. Alors que je roule au pas, dans
la partie la plus raide du muletier sommital, mon GPS est frappé
d'un coup de folie. Il affiche ma vitesse, 1450 km/h! Je viens de passer
le mur du son à vélo... Waw, ça décoiffe!
Au sommet, je rejoins le bitume pour une descente prudente vers Metzral
sur un tarmac fraîchement mis à neuf. De là, je
remonte péniblement vers le Grand Ballon, via le col de Platzerwasel.
Je garde de celui-ci le souvenir d'un col extrêmement dur dont
une fois de plus je ne pourrai décrire le paysage, le brouillard
étant de retour depuis le sommet du Petit Ballon. Dans l'ascension,
je décompte les mètres de dénivelée restant
pour parvenir à me motiver. J'arrive finalement vidé au
Grand Ballon d'où je rejoins mon chalet en voiture.
Le quatrième matin, il fait à nouveau beau, mon genou
ne me fait pas trop mal, je décide d'aller tenter deux Bigs plus
au nord des Vosges. Je me rends donc en voiture au pied du Champ du
Feu. C'est sans soucis et sous une météo beaucoup plus
clémente que j'enchaîne donc le Champ du Feu avec le Col
du Donon. Au sommet du Camp du Feu, les
vues sur la vallée du Rhin dans la brume valent vraiment un détour.
Le lendemain, je décide de me rendre du côté allemand
en Forêt Noire, j'y grimpe un Weißenbach Sattel magnifique.
Je suis par contre largement déçu par le Feldberg grimpé
sur une route trop large, trop rapide et trop fréquentée
à mon goût. De retour vers Saulxures, je passe près
d'une heure quasi à l'arrêt dans un embouteillage monstre
et décide de renoncer à une seconde balade en Allemagne
le lendemain.
J'écourte donc mon séjour d'une journée pour rentrer
par le chemin des écoliers et gravir encore quelques côtes
au Luxembourg.
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