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les images qui illustrent ce voyage et quelques autres sont en grand
format dans les galeries
Comme
souvent quand je rentre d'un voyage à vélo, je donne envie
à mon épouse de visiter la région que j'ai découverte.
Cette année, c'est donc vers la Tchéquie que nous mettons
les voiles en famille au mois d'août. A vrai dire, nous partons
sans trop de préparation. Tout au plus ai-je repéré
sur carte les Bigs à grimper dans le coin. Pour le reste, nous
décidons d'improviser au jour le jour.
Nous établissons notre premier camp de base pour deux jours en
ex-Allemagne de l'Est tout près de la frontière tchèque.
Le camping situé près du sommet du Rabenberg est attenant
à un très grand complexe sportif où probablement
se sont entraînées des générations de sportifs
est-allemands. Nous en somme les seuls occupants, c'est l'endroit idéal
pour familiariser Hadrien en douceur au mode de logement que nous utiliserons
pendant trois semaines. A trois ans, les premières nuits d'un
séjour sous tente sont souvent très festives. J'en profite
aussi pour réaliser une première sortie à vélo
et grimper les deux bigs locaux. Premièrement Auerbeg que j'atteins
comme je l'aime par une piste muletière sur un parcours VTT balisé,
il y en a de très nombreuses et variées dans le coin.
Au sommet, je reste quelques minutes à savourer les paysages
de petites montagnes qui m'entourent puis me lance dans une descente
folle par la route, une longue ligne droite à près de
10 % me permet de rester à plus
de 70 km/h pendant un bon km... le pied. Je rejoins ensuite le pied
de la seconde bosse, Fichtelberg. A quelques centaines de mètres
du sommet, alors qu'une voie latérale conduit à un hôtel,
un supporter objectif du récent tour d'Allemagne a placé
ses indications au sol. Tout droit vers le sommet, une flèche
pour Jan, à droite, vers l'hôtel, une seconde pour le peloton...
Moi sur ce coup là, je prends la route de Jan mais oublie de
photographier le graffiti.
Notre second camp de base est établi dans le camping de Spindleruv
Mlyn (désolé mais je n'ai pas les accents tchèques
sur mon clavier), à la limite du parc naturel du Krkonose (Karkonosze
en polonais). Là nous découvrons que si les touristes
francophones sont encore très rares, ce n'est, comme souvent,
pas le cas des hollandais qui représentent plus de 50 % de la
population du camp. Ma première sortie cycliste constitue en
l'ascension de Spindlerova Bouda mais commence par une descente, la
station dans laquelle nous campons se trouvant un peu au-delà
de la mi-pente. Le début de l'ascension est régulier,
sur une route assez large, le trafic y est raisonnable, mais ce n'est
qu'au-delà de Spindleruv Mlyn que les choses commencent à
être vraiment intéressantes. La route n'est plus libre
d'accès et les véhicules privés doivent s'acquitter
d'un péage, si bien que la majorité des touristes renonce
et emprunte un bus. Le trafic dans cette portion d'environ 6 km est
donc très réduit et je n'ai à subir que le nuage
noir d'un seul vieux bus. Au sommet, je fais un petit tour le long de
la frontière polonaise, à la recherche d'un itinéraire
pour la descente, celui-ci, beaucoup trop VTTissant est rapidement abandonné
et c'est finalement par la route que je redescends au camping. Là
j'attache la remorque au
vélo et emmène Hadrien vers le sommet, celui-ci est accompagné
de son « Papa Nounours » préféré
et j'assiste pendant toute l'ascension à une vive discussion
entre mes deux passagers, manifestement, ceux-ci s'amusent autant que
moi. Près du sommet, arrêt obligatoire à la plaine
de jeux d'un hôtel où je bois un verre pendant qu'Hadrien
et « Papa Nounours » jouent les cheminots sur
une locomotive en bois.
Mon excursion suivante me mènera vers Vrbatova Bouda, un Big
sur lequel j'ai une revanche à prendre. J'avais dû, lors
de mon voyage automnal, abandonner l'ascension suite à la transformation
de la route en piste de ski de fond. Cette fois-ci c'est sans problèmes
que j'atteins ce magnifique sommet sur une route interdite au trafic
motorisé. De retour au camping, Hadrien négocie et obtient
facilement d'aller de nouveau piloter la locomotive de Spindlerova Bouda
en remorque.
Notre troisième camp s'établit à Karpacz en Pologne
à quelques km à vol d'oiseau du précédent.
J'y ai repéré une église en bois scandinave importée
et reconstruite là par la folie de je ne sais quel monarque,
j'ai envie de la visiter. En dehors de ce monument, la station ne présente
vraiment pas le moindre intérêt et je suis heureux de m'en
évader à vélo pour grimper Przelecz Okaj alias
Przejscie Graniczne (merci de ne pas me demander de prononcer ces noms),
le Big du coin. Au pied de celui-ci je visite la petite ville de Kowary
qui me réconcilie avec la Pologne.
Le Guide du Routard dit le plus grand bien de Zakopane, plus à
l'est le long de la frontière Slovaque. Nous décidons
de rejoindre cette station en deux étapes de voiture, sans manquer
de marquer une pause à Wisla pour la rapide ascension de Przelecz
Kubalonka. A Zakopane, nous arrivons dans une station surpeuplée
et embouteillée si bien que nous commençons sérieusement
à mettre en doute
les qualités de notre guide. Heureusement, le camping que nous
trouvons se trouve excentré et loin de l'animation folle de la
ville. Si nous détestons Zakopane, nous adorons la région
et en profitons pour quelques balades à vélo et en voiture.
Notre fichu guide nous conseille de ne pas quitter les routes principales
car le réseau secondaire est en trop mauvais état (que
reste t'il de l'esprit « Routard » là dedans?),
heureusement nous ne suivons pas ce conseil et risquons de nous perdre
sur les petites routes. Nous traversons de magnifiques petits villages
principalement en bois, découvrons une agriculture archaïque
comme celle pratiquée chez nous il y a bien longtemps et circulons
finalement à notre aise sur des routes pas si terribles que ça.
Bien plus à l'aise en tout cas que sur les routes principales
encombrées. Lors d'une de nos balades motorisées, dans
l'ascension de Przelecz Krowiarky alias Przelecz Lipnicka, nous repérons
un petit musée ethnologique en plein air sur l'habitat campagnard
polonais ancien. Nous prenons beaucoup de plaisir à le visiter,
Hadrien aussi. Le lendemain, c'est sans m'arrêter à nouveau
que je passerai là à vélo.
Nous
décidons ensuite de quitter la Pologne, mais avec la certitude
d'y revenir prochainement sans Guide du Routard. Nous retournons vers
la Tchéquie près de Jesenik, la météo devenant
quelque peu capricieuse, nous décidons de louer pendant quelques
jours un chalet dans un camping pour une somme très modique.
Je pars pour une longue randonnée afin de grimper deux des trois
bigs locaux, Praded et Cervenovodske Sedlo. La journée commence
par deux cols moyens avant d'atteindre le pied de Praded, l'ascension
de celui-ci, se faisant sur une route à péage puis sur
une route interdite au trafic motorisé, est très agréable
mais pas vraiment facile. A l'approche du sommet dominé par une
tour de communications, le paysage s'ouvre largement sur la région,
magnifique. Au sommet, une petit route permet de profiter pleinement
des 360° du panorama. Au retour, après avoir à nouveau
franchi les deux petits cols du matin, j'attaque l'ascension sans histoire
de Cervenovodske Sedlo puis rentre au camp rapidement profitant des
relais efficaces d'un VTTiste rencontré dans la descente. Dommage,
impossible de trouver une langue commune pour établir la moindre
communication. Le lendemain, je m'offre une courte balade pour grimper
Suchy Vrch, puis nous décidons de faire un peu de tourisme.
Nous établissons notre dernier camping tchèque près
de la frontière allemande au sud de
Pilzn. D'oùje pars grimper le redoutable Pancir via Mustek, les
pourcentages sont redoutables et la route pas toujours revêtue,
mais heureusement elle l'est dans les portions les plus raides. Je profite
pleinement de cette avant-dernière promenade des vacances et
prends mon temps pour flâner sur les pistes autour du sommet.
Ma dernière balade, je la fais sur les belles routes allemandes
juste de l'autre côté de la frontière, des deux
bigs franchis ce jour là je retiendrai qu'aucun des deux sommets
de la liste ne semble accessible, en tout cas par la route. L'ascension
de Grosser Arber se terminant au pied du télécabine et
celle de Grosser Riedelstein à un col nommé Eck. Cette
dernière quoi que ni longue, ni raide sera une des plus pénibles
du voyage... un coup de barre comme je n'en ai eu que rarement m'ôtant
toute forme d'énergie. Heureusement, c'est la dernière
du voyage et dans deux jours je vais pouvoir me reposer à la
maison.
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