Les 7 cols de la vallée de l'Ubaye - 2000

 

Toutes les images qui illustrent ce voyage et quelques autres sont en grand format dans les galeries

 

Après mon périple en cyclo-camping, mon épouse m’a donc rejoint en voiture et nous nous rendons à Barcelonnette au pied de quelques grands cols. Dès le lendemain j’attaque mon premier plus de 2000 avec le col de la Cayolle, probablement le plus beau de la vallée de l’Ubaye, je monte sans problème. Il faut reconnaître que mon vélo me semble très léger, je viens de faire près de 1000 km avec des bagages et là je roule à vide. Les paysages sont vraiment magnifiques, ce sont ceux qui depuis tout petit me font rêver tous les ans au mois de juillet quand je regarde le Tour de France à la TV. Au sommet je discute quelques minutes avec des cyclos français, ceux-ci me recommandent la plus grande prudence dans la descente, la semaine précédente un cyclo belge est tombé, renversé par une marmotte à la sortie d’un virage (ça amuse beaucoup nos amis français).

Le Belge s’en est sorti avec une bonne commotion… C’est promis je serai prudent. Je rentre vers midi au camping où je retrouve mon épouse pour le déjeuner, j’ai des fourmis dans les jambes, il faut que j’en fasse un second… c’est le col de Vars que je choisis. Après une longue et pas très drôle route d’approche le col commence vraiment. C’est dur, j’en ai peut-être un peu trop fait mais qu’importe je peux y arriver. Alors que les efforts dans le dernier km deviennent quasi insupportables des touristes japonais me proposent de m’emmener en voiture, ça va pas non, j’y arriverai seul… et peut être par orgueil je retrouve de bonnes jambes jusqu’au sommet.

 J’entame la descente juste derrière une Ferrari qui participe à un rallye touristique, c’est la seule fois de ma vie sans doute que j’ai une chance de dépasser ce genre de voiture à vélo, je me lance à fond pour atteindre la vitesse maximum que je n’ai jamais fait à vélo 77 km/h et la Ferrari est dépassée. Dans le premier virage qui suit ce dépassement je manque de me planter, mes freins répondent à peine… ouf je passe tout juste c’est promis je ne roulerai plus jamais aussi vite … (serment d’ivrogne ?). Je rentre finalement au camps épuisé mais tellement content d’avoir passé sans problème mes deux premiers plus de 2000m.

Le lendemain, c’est sur le col d’Allos que se porte mon choix pour une ascension dont la difficulté principale consiste à tuer les taons avant qu’il ne réussissent à me piquer, jeu auquel je perds le plus souvent, arrivé au sommet je totalise plus de 30 piqûres… Mon épouse me rejoint en voiture et j’effectue la descente devant elle sur l’autre versant pour continuer ensuite une balade motorisée vers le lac d’Allos. Il se met à pleuvoir et je ne regrette pas pour une fois de me trouver dans un habitacle hermétique. Le col que j’attaque le troisième jour est un des deux plus pénibles de la vallée de l’Ubaye, celui de Larche. Non pas que les pentes soient monstrueuses mais la route n’est pas agréable, il y a du monde et surtout pas mal de camions, je ne garde pas de très bon souvenir de cette ascension d’autant plus qu’il manque 9 m à ce col pour qu’il atteigne les 2000m. La météo évoluant vers un temps de plus en plus maussade nous décidons de rejoindre les Dolomites italiennes où nous espérons du meilleur. Je ne roulerai pas le moindre km à vélo pendant ce séjour italien, les techniques de pilotage (je ne parle pas de conduite) des autochtones ne m’en donneront pas la moindre envie, de plus il y a vraiment trop de monde sur les routes pour que cela soit agréable. Je retournerai peut-être dans les Dolomites mais hors saison touristique.

Après quelques jours en Italie nous revenons à Barcelonnette, il me reste trois cols à faire pour avoir fait tous les cols routiers de l’Ubaye. La Bonette me fait peur, je décide de commencer donc par le col de Pontis. La pente y est fort raide par rapport aux autres cols du coin (environ 10% sur 5 km) mais je grimpe sans trop de problèmes. Je ferai d’ailleurs les 500 derniers mètres à bloc encouragé par deux familles en voiture qui sont là en repérage avant une ascension cycliste prévue le lendemain. Le col de Pontis est un col parfaitement inutile, une route moderne et presque plate permet de l’éviter mais les vues sur le lac artificiel de Serre-Ponçon valent vraiment la peine. En redescendant, je décide de ne pas m’arrêter là et de grimper le col de St Jean, la route est du type de celle du col de Larche, le trafic aussi, je ne m’amuse donc pas outre mesure. Au sommet, je prend le temps de regarder les parapentes qui évoluent au dessus de moi, je les admire, il parviennent à profiter des courants ascendants et à garder la même altitude parfois pendant plusieurs heures.

 Le lendemain, c’est le grand jour, un peu stressé j’attaque le col de la Bonette, c’est la plus haute route d’Europe, 2802m d’altitude. Je démarre tout en douceur et atteins le sommet un peu euphorique, c’est probablement l’effet des endorphines (morphines naturelles que le corps fabrique comme anti-douleur) que j’ai fabriquées durant toute l’ascension. Un peu pété donc je ne suis pas très raisonnable, je redescends par le versant sud pour remonter par le col de la Moutière tout proche de la Bonette. Durant les dernières centaines de mètres de la Moutière je mets pour la première fois le pied à terre n’en pouvant plus, mon cardio-fréquence-mètre indique 165 en continu, je suis à la limite. Après quelques minutes de repos je repars. Depuis le cols de la Moutière je rejoins le col de la Restefond sur la route de la Bonette par un muletier.

Le soir je totalise 125 km et un peu plus de 3000 m de dénivelée, je suis mort. Incapable d’allumer un barbecue pour le dîner nous allons manger dans un petit resto sous le fallacieux prétexte de fêter ça.

De ce séjour à Barcelonnette, je ramène d’excellents souvenirs et mon premier brevet cyclotouriste, celui des 7 cols de l’Ubaye. C’est promis, je retournerai en montagne à vélo, c’est comme ça qu’elle est la plus belle.

 

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